ENTREPRENEURIAT JEUNE ET SES OBSTACLES EN AFRIQUE - QUE SAIS-JE ?
Note de motivation
Le
concept d’entrepreneuriat est un concept motivé par le chômage massif de la population
active des sociétés humaines. Il faut alors infléchir la courbe du chômage dans
les Etats pour atténuer le soulèvement des gouvernés contre des gouvernants. Cependant,
les moyens des Etats assez maigres pour permettre d’absorber leurs populations
actives respectives par la création des emplois pour tous, la bonne alternative
serait d’offrir des opportunités d’affaires à tout le monde. D’où la promotion
de l’entrepreneuriat.
La
question de l’emploi jeune en Afrique se pose-t-elle aux Etats ou à d’autres
institutions et structures privées ou alors aux initiatives
individuelles ?
Poser
une telle question, c’est aborder, en toile de fond, la problématique de
l’emploi. C’est également accorder une extension au concept d’emploi en
l’élargissant à toute activité génératrice de revenu, permettant à un individu
ou à un groupe d’individus les possibilités de vivre de façon décente dans une
relative autonomie.
Ainsi,
selon les régimes, l’Etat est largement pourvoyeur de l’emploi ou alors il joue
essentiellement le rôle de régulateur en accentuant ses efforts de gouvernance
à la création d’opportunités d’emploi dans les secteurs privés et informels.
Donc,
tout dépend de la nature du régime, de la capacité d’un Etat à mobiliser les
ressources (humaines, financières, matérielles…) pour créer ce que l’on est
convenu d’appeler les facteurs de développement, en d’autres termes, les
indicateurs macroéconomiques (PIB, PNB, services de la dette, balance de
payement…), grâce à une croissance soutenue.
De
même, la mondialisation et le contexte économique international exigent de
chaque Etat un partenariat susceptible de mettre en valeur les avantages
comparatifs assortis des axes de coopération et d’échange de produits et de
services. La Zone de Libre-Echange Continental Africain (ZLECAF) en est un
exemple illustratif.
De nos
jours, il devient de plus en plus évident que l’Etat providence n’est plus
d’actualité parce qu’il ne peut être efficace dans un contexte international
qui fait la promotion du secteur privé tout en brisant les frontières entre les
Etats et même entre les continents : les Communautés Economiques
Régionales (CER), la ZLECAF, l’ONU et ses agences, les multinationales, les
organisations internationales, les organisations internationales non
gouvernementales (OING), l’UA, l’UE et autres.
Toutefois,
l’Etat doit être toujours là. Car, quoiqu’on dise, la constitution des
ensembles supranationaux n’a pas fini de supplanter les Etats, pris
individuellement, par ce que toujours directement tenus pour responsables du
sort de leurs citoyens respectifs.
C’est
pourquoi, la problématique de l’emploi se situe tout d’abord au niveau de la
politique élaborée et mise en œuvre par un Etat.
Bien
entendu, à certains niveaux, comme à celui de l’Union Européenne, la
problématique de l’emploi est posée à une échelle plus élevée qui relègue
l’Etat au second plan et fait de celui-ci l’acteur d’un système.
Encore
mieux, la question de l’emploi jeune, tout comme de l’emploi en général dépend
fortement du niveau de développement économique inclusif et durable d’un Etat.
En
effet, la forte dépendance économique d’un Etat freine l’élan des perspectives
économiques qui doivent ouvrir la voie aux opportunités d’emploi notamment au
niveau des jeunes à la recherche de leur premier emploi.
En
revanche, notons que ceci n’est pas un facteur exclusif qui expliquerait
l’incapacité d’un Etat à créer des opportunités d’emploi. La mauvaise
gouvernance, en terme clair, la répartition injuste par le fait de la
corruption de la part des gouvernants est plus cruciale pour expliquer la
problématique de l’emploi dans les pays en voie de développement. Ces
gouvernants sont peu soucieux de l’intérêt général et ne sont pas soumis à de
réelles pressions, ni de l’intérieur, ni de l’extérieur de leurs Etats
respectifs.
Pour
parer à cette situation, la lutte contre la corruption et la promotion de la
bonne gouvernance doit être menée conjointement sous la pression de la
communauté internationale et des organisations de la société civile. D’où
s'affirme la pertinence d’une réforme structurelle et institutionnelle afin
d’établir l’équilibre social dans une approche émaillée de justice sociale.
Dans
cet élan de la recherche du bien-être pour chacun et pour tous, la dynamique
des organisations de la société civile serait plus déterminante et pourrait
motiver davantage les pouvoirs publics à plus de pression et d’engagement des
partenaires au développement, surtout le système des nations unies.
Nul
n’ignore aujourd’hui la faible capacité des Etats africains à mobiliser les
ressources pour créer ce que l’on est convenu d’appeler les facteurs de
développement, en d’autres termes, les indicateurs macroéconomiques, grâce à
une croissance soutenue.
C’est
pourquoi, en cette période du 21ème siècle, les mots « entrepreneuriat »
et « leadership » sont des mots à usage commun qui courent sur
la quasi-totalité des lèvres en Afrique. Les personnes de toutes catégories ou
de toutes les tranches d’âge font usage de ces deux concepts alors que rare
sont ceux qui les maîtrisent fondamentalement. Cependant, le concept
entrepreneuriat est multidimensionnel puisqu’autant de domaines (secteurs
d’activités et centres d’intérêts) de la vie autant de types d’entrepreneuriat.
Dans
ce livre, nous tacherons d’aborder exclusivement l’entrepreneuriat jeune
et ses obstacles. Nous y aborderons également la place qu’occupe l’entrepreneuriat
dans la stratégie politique de l’emploi élaborée par les Etats africains pour
maîtriser le poids de la démographie et infléchir la courbe du chômage.
PREFACE
Voici
donc pour cette fois, un des textes édités sur l’Entrepreneuriat, ses Enjeux et
ses Obstacles en Afrique. Il y en aura d’autres, car certains esprits réfléchis
de cette communauté écriront des pages dénudées de toute forme de passion.
Très certainement, cela permettra aux lecteurs de porter un regard
critique sur les effets fastes jusque-là méconnus de l’entrepreneuriat jeune sur
le développement de l’Afrique et ainsi contribuer au pugilat contre le chômage
et son cortège de malheur qui constituent des fléaux contraires aux normes et
valeurs sociales. Si rien n’est fait, ces fléaux notamment le chômage remettra
en cause les valeurs humaines dans un futur proche.
En guise de préface, l’auteur voudrait ouvrir la voie à d’autres
personnes pour faire vivre et revivre l’esprit d’entrepreneuriat jeune très
riche sous forme d’avenir. Il n’a aucune prétention de faire du texte une
chasse gardée.
Ce texte a besoin d’être consommable et cultivable. Dans ce
contexte, les contributions de chacun et de tous s’imposent avec une impérieuse
nécessité.
REMERCIEMENTS
Ce document de reflexe est le fruit d’un
long encadrement et mentorat des personnes ressources dont entre autre, mon
très cher feu père Lamine KABA communément appelé Koulako Arfan qui s’est battu corps et âme pour ma
formation et l’amour inaltérable qu’il m’a signifié, de ma naissance jusqu’au
jour où il a rendu son dernier soupir le vendredi 04 Septembre 2014 à 04h30
minutes à l’aventure éducative de Kissidougou. Qu'il me soit permis de lui
remercier et que Dieu garde son âme dans le paradis céleste, éternellement. Mes
remerciements vont également à tous mes parents, frères et sœurs, amis et
collaborateurs, qui sont investis d’une manière ou d’une autre pour soutenir ma
formation et supporter mes caprices. Je remercie particulièrement ma tendre
mère Saran
Kourouma
(longévité dans la santé de fer mère) pour sa tendresse et son accompagnement
moral et psychologique.
Mes
remerciements vont également vers tous ceux qui, de près ou de loin m’ont
apporté leurs contributions morales, et surtout de ceux qui, de près ou de loin
ont pu développer des connaissances remarquables sur terrorisme pour bien des
raisons.
Merci pour l'aide inestimable que vous
avez apportée.
Introduction
La jeunesse africaine face à
l’entreprenariat : enjeux et défis
Ce livre a pour objectif d’analyser les
enjeux et défis de la jeunesse africaine face à l’entreprenariat. L’étude a
montré que le chômage des jeunes prend de plus en plus d’emploi en Afrique et que
la solution pour juguler ce problème passe par l’entreprenariat. Sur la
question, des avancées considérables ont été faites pour encourager l’entreprenariat
des jeunes en Afrique mais les jeunes restent encore confrontés à de nombreux
obstacles. Parmi ces obstacles, on peut citer : l’attitude de la société à
l’égard de l’entrepreneuriat, le manque de compétences, l’insuffisance de la
formation à l’esprit d’entreprise, le manque d’expérience professionnelle,
l’absence de fonds propres, l’absence de
contacts et barrières inhérentes au marché, les
formalités sont plus lourdes et plus longues, le coût de démarrage, le
capital minimum obligatoire et le manque d’accès aux informations
particulièrement pertinentes pour les activités entrepreneuriales. Des
politiques visant à éduquer la société et notamment les parents qui sont
souvent peu informés des exigences et des perspectives de l’entrepreneuriat à
la culture entrepreneuriale ainsi qu’à informer les jeunes qui ont ou qui
désirent créer leur entreprise sur toutes les formalités à remplir et sur
l’existence des programmes publics dédiés à l’amélioration de la productivité
de leur entreprise faciliterait la création d’entreprise par beaucoup de
jeunes.
L'entrepreneuriat, c'est quoi ?
Entreprendre
Entreprendre, c’est se mettre en
mouvement. Être capable de rêver un projet qui nous ressemble, qui nous fait
vibrer et dans lequel on a envie de s’investir. C’est être capable de mettre en
œuvre un certain nombre de choses : des actions et de l’énergie pour réaliser
ce projet. Quel que soit le domaine dans lequel on a envie de se lancer :
artistique, social, sociétal, humanitaire, sportif ou économique… C’est la
personne qui est au cœur de l’acte d’entreprendre et c’est elle, avec ses
talents, ses atouts, ses zones lumineuses et ses zones d’ombre qui va donner sa
couleur à l’entreprise qu’elle va développer.
Questions d’attitudes
Pour cela, chacun peut s’appuyer sur ses
attitudes entrepreneuriales. Quelles sont-elles ? Quels sont ces comportements
que l’on peut retrouver chez chaque entrepreneur ? Sans aucun doute, de
l’autonomie, de la créativité, de la curiosité, l’esprit d’initiative, un
certain goût du risque… et aussi l’esprit d’équipe et l’envie d’engagement.
C’est la base de l’esprit d’entreprendre que l’on peut définir comme étant la
capacité de passer d’une idée à un projet concret. Il est donc fondamental de
se connaître, d’avoir appris à prendre du recul sur son fonctionnement, sur ses
limites et ses forces. En toute conscience.
Esprit d’entreprendre vs esprit
d’entreprise
L’Entrepreneuriat est une notion large et
peut être vu au sens strict ou au sens large.
Au sens strict, l’entrepreneuriat est
l'action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la
reprise d'une entreprise. La finalité éducative de l’Education à
l’Entrepreneuriat au sens strict est de comprendre l’entrepreneuriat et/ou de
devenir un entrepreneur. C’est l’éducation à l’entrepreneuriat et/ou
l’éducation pour l’entrepreneuriat.
Au sens large, l’entrepreneuriat est la
capacité de concrétiser une idée, de se mettre en projet, ce qui peut mener,
entre autres, à la création d’une entreprise, mais cela peut mener également à
l’intrapreneuriat (capacité collective et organisationnelle pour encourager et
accompagner la prise d’initiatives, à tous niveaux dans une entreprise) ainsi
qu’à une plus grande employabilité (capacité d'évoluer de façon autonome à
l'intérieur du marché du travail, de façon à réaliser, de manière durable, par
l'emploi, le potentiel qu'on a en soi…). La finalité éducative de l’Éducation à
l’Entrepreneuriat au sens large est de rendre le jeune plus entreprenant. C’est
l’éducation par l’entrepreneuriat.
Éveiller le goût d’entreprendre s’inscrit
dans une logique qui donne la part belle au
dialogue, au partage des expériences, à l’échange des savoirs, à la
reconnaissance des apports de chacun dans la mise en œuvre de chacune des
étapes de la réalisation.
Pédagogie entrepreneuriale
Dans cette optique, il est intéressant de
former les enseignants à la pédagogie entrepreneuriale, afin de renforcer leurs
capacités à mobiliser les énergies autour d’un projet collectif et de les
outiller pour les aider à concrétiser cette démarche dans leurs classes et avec
leurs cours.
La formation permettra aux enseignants de
concevoir eux-mêmes, en fonction de leurs envies et de leurs contraintes, des
démarches entrepreneuriales pour leurs élèves et pourquoi pas des outils
entrepreneuriaux, afin que tous, ensemble, deviennent plus entreprenants.
Quelles sont les différentes formes
d’entrepreneuriat ?
Pour les sceptiques du salariat, c’est
une voie royale pour lancer sa carrière. Pour d’autres, c’est le moyen idéal
pour contourner les aléas du marché du travail. Quelles que soient les
motivations, l’entrepreneuriat a le vent en poupe. Selon l’Insee, 2017 a vu
la création de quelque 591 000 entreprises, contre 554 000 en 2016, et la
tendance n’est pas prête de faiblir. Avec un environnement économique plus
intéressant et un contexte politique « clarifié », il y a de la place pour
passer au concret. Mais avant, quel type d’entrepreneur souhaitez-vous être ?
1. Créer son entreprise en franchise
Entreprendre en franchise est une
démarche de commercialisation impliquant deux principales parties : le
franchiseur et les franchisés. C’est un système dans lequel le franchiseur (une
entreprise) permet aux franchisés (d’autres entreprises indépendantes, à la
fois juridiquement et financièrement) de reprendre un concept, vendre des
produits ou services moyennant une compensation financière. Ainsi, le franchisé
peut bénéficier de la notoriété de la marque du franchiseur, de son expertise,
de son identité visuelle, d’une renommée déjà acquise ou encore de produits ou
services déjà connus sur le marché. En retour, il s’acquitte d’un droit
d’entrée lors de la signature du contrat et des « royalties » durant la
collaboration.
2. Créer une entreprise par essaimage
On parle d’une entreprise créée par
essaimage lorsqu’un employeur aide ses employés à entreprendre. On distingue
trois sous-catégories de l’entrepreneuriat par essaimage :
a. L’essaimage à chaud (ou social) : permet à
l’entreprise « qui essaime » de résoudre un problème de sureffectif ou de
mettre en place une politique de restructuration ;
b. L’essaimage à froid (ou actif) : concerne les
salariés porteurs de projet de création d’entreprise ;
c. L’essaimage stratégique : permet de mettre
en œuvre une politique économique gagnant/gagnant pour externaliser une
activité.
C’est une option à considérer si vous
avez le statut de salarié, d’autant plus que vous bénéficierez d’un
accompagnement d’expert pour une collaboration profitable aux différentes
parties prenantes.
3. Reprise d’entreprise
C’est une forme d’entrepreneuriat qui
consiste à reprendre une activité ou une entreprise déjà existante. Le créateur
ici est une personne physique ou morale appelée repreneur. Il peut s’agir d’une
ou de plusieurs personnes reprenant une PME, une start-up ou même une grande
entreprise. A moins que l’exploitant n’exerce en nom propre, une question va se
poser très tôt au repreneur : créer une nouvelle société et déposer de nouveaux
statuts ou reprendre la société en cours ? Tout dépend de la situation.
Concernant les relations avec les clients et les fournisseurs, le message de
continuité représente en général un avantage non négligeable. Le repreneur
n’aura pas besoin de solder les comptes clients et fournisseurs pour ne pas
remettre en cause d’éventuels avantages antérieurs durement acquis.
4. L’intrapreneuriat
C’est un genre d’entrepreneuriat par
essaimage, mais en interne. En effet, dans ce cas, l’employeur encourage le
développement des compétences professionnelles et l’adoption de certaines
habitudes entrepreneuriales au sein même de l’entreprise. Pour l’intrapreneur,
cela représente une excellente opportunité d’apprentissage, d’expérimentation
et de découverte, la prise de risque en moins. Il évolue tout de même dans le
giron de l’entreprise, avec une restriction plus ou moins importante de la
liberté d’action. Pour l’entreprise, l’avantage s’inscrit principalement dans
l’innovation et l’aspect « ruche dynamique », notamment dans les structures de
service.
5. Créer une entreprise en Ex-nihilo
C’est la forme d’entrepreneuriat la plus
plébiscitée par les jeunes porteurs de projet. Elle se base sur la
concrétisation d’une « nouvelle » idée avec un investissement initial nul ou
négligeable (pas de reprise, ni de rachat de fonds ou de franchise…). La
motivation derrière cette forme d’entreprendre peut être une innovation, une
réponse à des problèmes rencontrés au quotidien par le porteur du projet ou
encore l’identification d’un changement du microenvironnement qui pourrait être
favorable à une affaire.
Si le porteur de projet décide de se
mettre à son propre compte après avoir travaillé dans une entreprise, il devra
veiller au respect de l’obligation de loyauté vis à vis de son ancien
employeur, en fonction des clauses de son contrat de travail. Certains salariés
signent en effet des contrats prévoyant une clause qui interdit le lancement
d’une activité concurrente pendant une période bien déterminée.
Contrairement à ce que l’on pourrait
croire, l’entrepreneuriat n’est pas seulement l’affaire de l’instinct. Une
formation pointue et transversale vous aidera à dégrossir le travail et à
maximiser les chances de succès.
L’entreprenariat comme solution au
chômage des jeunes en Afrique
Le débat autour de la contribution de
l’entreprenariat à la création d’emplois et à la croissance a été évoqué dans
la littérature économique ces dernières années car on estime qu’entre 1% et 6%
des emplois créés l’ont été par des nouvelles entreprises (cf. Organisation
de Coopération et de Développement Économiques, OCDE).
Ainsi, pour juguler les problèmes de
poussée démographique et du chômage des jeunes qui ne cesse d’augmenter,
de nombreux pays ont fait de l’entreprenariat une priorité de
développement. La jeunesse est mieux
instruite que la cohorte de leurs parents car elle a une facilité à comprendre
les nouvelles technologies.
Conscient du fait que la jeunesse
représente donc un atout de développement important, plusieurs pays africains
ont mis en place des politiques et des programmes en faveur des jeunes
entrepreneurs. Cette volonté de faire de l’entreprenariat des jeunes une
priorité de développement s’est matérialisée
par exemple par l’introduction dans
l’enseignement secondaire, la formation à
l’entreprenariat dont les pays
africains ont été les précurseurs.
Ainsi, en Angola par exemple, 139
enseignants ont suivi une formation certifiée dans ce domaine et ont formé 9
800 étudiants. La création d’entreprises
à part le fait qu’elle permet aux jeunes au chômage de sortir de la précarité
et de s’insérer dans la société peut également avoir des effets positifs sur la
croissance économique car, les jeunes entrepreneurs sont particulièrement
actifs dans les secteurs à forte croissance.
Il est aujourd’hui évident que les jeunes
qui travaillent pour leur propre compte sont plus épanouis socialement que
leurs pairs et plus enclins à recruter d’autres jeunes. Ce qui crée des
conditions propices à une dynamique créatrice d’emplois.
De même, les jeunes travailleurs
indépendants ont plus de facilité que les jeunes au chômage d’accéder à un
emploi rémunéré dans un délai de trois ans.
Dans ces conditions alors, nous pensons qu’il est donc nécessaire d’appuyer l’offre
de mesures en faveur de l’entreprenariat
des jeunes car en offrant la possibilité aux jeunes de créer leur propre
entreprise et en les aidant à réussir en tant qu’entrepreneurs, on les retire
non seulement du marché du travail mais aussi on leur offre la possibilité d’en
retirer d’autres en les recrutant.
Toutefois, il est à noter qu’en raison d’un
manque d’expériences et de compétences, un très fort pourcentage de jeunes
entrepreneurs cesse leur activité au bout de quelques mois.
Une étude
menée en Amérique latine et
caraïbes, au Moyen orient et en
Afrique du nord, en Afrique subsaharienne, en Asie pacifique
et en Asie du sud, dans l’Union Européenne, hors Union Européenne et aux Etats-Unis
par Kew et al. (2013) révèle que la capacité de création d’emplois des
entreprises dépend de leur orientation vers la croissance, qui elle-même varie
selon que les entrepreneurs le sont « par nécessité » ou « par choix
».
L’Afrique subsaharienne présente le taux
le plus élevé de jeunes entrepreneurs ayant de faibles perspectives de
croissance (85,5 %) et le taux le plus bas de jeunes entrepreneurs ayant
de fortes perspectives de croissance
(3,9 %). Ce sont les jeunes entrepreneurs de l’Asie-Pacifique et de l’Asie du
Sud qui affichent les perspectives de croissance les plus prometteuses, devant
leurs homologues des États-Unis d’Amérique, de l’Amérique latine et des
Caraïbes, de l’Union européenne, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
L’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont les régions
avec le pourcentage le plus élevé de jeunes entrepreneurs ayant démarré leur
activité par nécessité ou à défaut d’autre choix.
Emploi
et chômage des jeunes en Afrique. L’entreprenariat comme option majeure
L’Afrique
est un continent où vivent aujourd’hui environ 420 millions de jeunes de 15 à
35 ans, un chiffre qui devrait passer à près de 830 millions à l’horizon 2050.
Selon les analystes de la Banque africaine de développement (BAD), 11
millions de jeunes africains arrivent chaque année sur le marché du travail.
Seulement, on estime à 3 millions de postes l’offre globale des entreprises,
d’où un fossé d’environ 8 millions d’emplois à combler chaque année.
Préoccupation
majeure des gouvernements africains, le chômage de masse des jeunes force
depuis plusieurs années à trouver des pistes d’avenir et des solutions
durables. Parmi les éléments régulièrement proposés, on retrouve l’offre de
formations appropriées, l’aptitude au travail et les compétences, la
disponibilité d’opportunités d’emploi et d’entreprises dynamiques. La jeunesse
représentant le plus grand atout de l’Afrique et le moteur d’une croissance
économique durable, une diversification des opportunités et une autonomisation
s’imposent nécessairement.
Les
jeunes et l’entreprenariat
Il
faut noter que la solution pour juguler le problème du chômage des jeunes passe
en très grande partie par l’entreprenariat. Sur la question, des avancées
considérables ont été faites pour encourager l’entreprenariat des jeunes en
Afrique mais ces derniers restent encore confrontés à de nombreux obstacles.
Parmi ces obstacles, on peut citer : l’attitude de la société à l’égard de
l’entrepreneuriat, le manque de compétences, l’insuffisance de la formation à
l’esprit d’entreprise, le manque d’expérience professionnelle, l’absence de
fonds propres, l’absence de contacts et barrières inhérentes au marché, les
formalités plus lourdes et plus longues, le coût de démarrage, le capital minimum
obligatoire et le manque d’accès aux informations particulièrement pertinentes
pour les activités entrepreneuriales.
Pour
surmonter ces obstacles, nous sommes en accord avec la solution proposée par
les gouvernements et les organisations internationales pour réduire le chômage
des jeunes, qui est la promotion de l’entrepreneuriat, dont celle agricole, qui
peut être une source stable d’emploi dans les économies fortement dépendantes
de l’agriculture à court et moyen terme. D’ailleurs, sur la question de l’entreprenariat,
il faut noter que les pays industrialisés ont une avance considérable par
rapport aux pays africains. Au Québec par exemple, une étude menée par le Centre
de Vigie et de Recherche sur la Culture Entrepreneuriale sur
l’entreprenariat a montré que plus de la moitié de la population avait une
vision positive de l’entrepreneuriat et 62,6% pensaient que créer sa propre
entreprise était le meilleur choix de carrière. L’étude menée en 2011 précise
que les jeunes sont ceux chez qui la culture entrepreneuriale était la plus
développée car 38,3% d’entre eux préfèrent choisir l’entrepreneuriat comme
choix de carrière.
La
question est maintenant de savoir jusqu’à quel point l’entreprenariat contribue
à la baisse du chômage chez les jeunes en Afrique. Le débat autour de ce point
a largement été entrepris par les experts et selon l’Organisation de
coopération et de développement économique (OCDE), entre 1% et 6% des
emplois créés annuellement le sont par de nouvelles entreprises. De plus, le
quart de ces nouvelles entreprises porte l’empreinte de jeunes nouvellement
arrivés dans le monde des affaires. Des chiffres optimistes et encourageants
qui donnent raison d’y croire.
Voilà
pourquoi de nombreux pays ont mis en place des programmes incitant à développer
un esprit d’entreprise. On l’a vu avec l’instauration d’une formation à
l’entreprenariat dans l’enseignement secondaire en Afrique. Enfin, selon la Youth
Business International et Global Entrepreneurship qui travaille énormément
sur la question, la création d’entreprises permet à la jeunesse de quitter la
précarité pour une meilleure intégration sociale et une contribution non
négligeable à la croissance économique. Ce dernier volet a d’autant plus son
importance que les jeunes entrepreneurs sont très actifs dans les secteurs à
très forte croissance.
Entreprendre
dans quelles filières ?
L’analyse
et l’action de la Banque africaine de développement nous sont, ici, précieuses.
Pour les experts de l’institution africaine, il faut renforcer la capacité des
uns et des autres à traiter de la création d’emplois et de la situation de
l’emploi en intégrant des considérations sur l’emploi des jeunes dans des
systèmes de suivi-évaluation, de planification et dans des projets prometteurs
en termes d’emplois. Il faut aider les pays du continent à adopter des
politiques et à créer des institutions favorables à l’emploi en intégrant
l’emploi des jeunes dans les processus de planification stratégique, en guidant
les décideurs politiques et en offrant une assistance technique et financière
pour la réforme des politiques et le renforcement des capacités. Il faut lancer
des programmes-phares à travers le continent : des modèles axés sur la création
de micro, petites et moyennes entreprises et sur l’acquisition de compétences dans
des secteurs de haute priorité vont être adaptés aux contextes des pays et mis
en œuvre en partenariat avec le secteur privé, évalués, affinés et amplifiés.
Deux
secteurs sont particulièrement concernés : l’agriculture en créant de nouvelles
micro-entreprises rurales, en donnant aux jeunes qualifiés les moyens de créer
des exploitations agro-industrielles plus grandes, en fournissant un capital
humain pour l’agro-industrialisation. Dans les technologies de l’information et
de la communication : en renforçant la culture numérique et les compétences
informatiques dans les écoles secondaires, en mettant en place des écoles de
codage informatique qui enseignent des disciplines allant de la conception
numérique de base aux langages de programmation avancée.
C’est
donc en sortant des chemins battus que toutes les ambitions pour la baisse du
chômage de masse et l’intégration des jeunes dans la chaine de développement et
d’émergence, se réaliseront.
Autonomisation
des femmes : booster l’entrepreneuriat féminin ne suffira pas
Le
sujet de l’autonomisation se perçoit de plus en plus à travers le prisme de
l’entrepreneuriat féminin. Mais faute d’une bonne compréhension des enjeux liés
à l’employabilité des femmes, les programmes d’actions visant à soutenir les
femmes entrepreneures n’ont pas toujours les effets escomptés.
En
Afrique subsaharienne, 22 % des femmes en âge de travailler (18-64 ans) se sont
récemment lancées dans l’entrepreneuriat. L’entrepreneuriat peut en effet être
une alternative puissante pour les femmes face à l’absence d’emploi salarié,
aux barrières persistantes à l’entrée sur le marché du travail ou encore face à
des options d’emploi plus précaires ou moins épanouissantes.
Mais
si leur activité peut leur permettre de s’assurer à elles-mêmes une source de
revenus prévisible et régulière et leur apporter une liberté de créer et une
reconnaissance par les autres membres de la communauté, force est de constater
que ce n’est pas toujours le cas.
Tout
au long de leur vie, les femmes, quel que soit leur pays d’origine, font en
effet face à des systèmes inégalitaires et discriminants qui viennent
nécessairement impacter leur potentiel et leurs capacités en tant
qu’entrepreneure, comme l’illustrent les statistiques suivantes :
42 %
des entrepreneures en Afrique subsaharienne sont des « entrepreneures par
survie »
– Le
taux d’activité entrepreneuriale totale pour les femmes représente 75 % de
celui des hommes, selon les Women’s Entrepreneurship Reports (2016/2017 et
2018/2019), édités par Global Entrepreneurship Monitor.
–
Dans certains pays comme le Burkina Faso, le Sénégal ou le Cameroun, 60 % des
femmes entrepreneures n’ont jamais été à l’école.
–
Les femmes sont 20 % plus nombreuses que les hommes à démarrer une activité
entrepreneuriale, principalement car elles n’ont accès à aucune autre
opportunité économique
–
Les « entrepreneures par survie » représentent ainsi 42 % des entrepreneures en
Afrique subsaharienne.
Trois
groupes types de femme entrepreneures
–
Globalement, les perspectives de croissance des femmes entrepreneures sont
inférieures de 38 % par rapport à celles des hommes. 30 % des femmes en Afrique
subsaharienne dont les entreprises ont échoué reportent l’absence de profit
comme principale cause.
Outre
les barrières rendues « visibles » par ces statistiques, auxquelles s’attaquent
généralement des programmes d’actions bien ciblés (accès à l’éducation, aides
financières spécifiques…), il est indispensable de prendre en compte les normes
culturelles et sociales, moins visibles et moins mesurables, qui viennent
également entraver sur les plans physique et psychologique le niveau
d’indépendance, le sens des priorités et les aspirations individuelles des
femmes.
Des
prérequis culturels à ne pas négliger
Par
ailleurs, ce qu’il est intéressant de retenir de ces données est bien la
multiplicité des contraintes rencontrées par les femmes entrepreneures, car
elle explique pourquoi certaines stratégies, politiques ou programmes qui
ciblent explicitement les femmes n’aboutissent pas toujours aux résultats
espérés.
Parmi
les enseignements tirés des huit années d’expériences, on peut identifier
aujourd’hui plusieurs éléments indispensables à la conception de stratégies
autour de l’emploi des femmes via l’entrepreneuriat, dont les quatre suivants :
–
Étudier les besoins et contraintes des femmes au préalable est un prérequis
pour assurer le succès du programme. Cela permet de façonner des curriculums correspondant
à une demande claire, reposant sur des opportunités de marché existantes, et
prenant en compte les contraintes réelles des femmes. Par ailleurs, investir
dans des pédagogies de développement personnel et dans la mise en œuvre
d’actions plus complètes de sensibilisation auprès des femmes et de leurs
communautés permet de plus facilement atteindre et de pérenniser les résultats
recherchés.
–
Miser sur une dynamique de collectif, notamment en incluant des actions visant
à renforcer des organisations de femmes, à proposer des espaces (virtuels ou
physiques) pour faciliter la mise en relation et le partage d’expérience, et à
mettre en lumière des « modèles » qui inspirent les autres et challengent le
statut quo.
–
Pour rendre le système plus inclusif, il ne suffit pas d’encourager les femmes
à être moins adverses au risque ou encore à adopter un style de leadership
correspondant au style dominant. Il ne s’agit pas de proposer des programmes enfermant les femmes
dans davantage de stéréotypes ou dans un style entrepreneurial ne leur
correspondant pas. Il est par ailleurs essentiel d’agir au niveau des
institutions et des autres parties prenantes du secteur afin de faire évoluer
la culture de l’écosystème dans son ensemble et d’impliquer femmes et hommes
dans la transformation du secteur.
–
Enfin, des indicateurs de mesure d’impact multidimensionnels peuvent et doivent
être définis. Ce travail d’évaluation représente cependant un investissement
humain important étant donné le caractère complexe de la notion d’employabilité.
Comment stimuler l’entrepreneuriat chez
les jeunes ?
Selon une étude menée par l’Association
Jeunesse et Entreprises sur les motivations et les freins des jeunes à
entreprendre, il apparait que pour 67 % des jeunes, le goût d’entreprendre
c’est la volonté d’être acteur plutôt que spectateur de son activité. Une
motivation prioritaire qui souligne la volonté des jeunes de se prendre en
main.
L’entrepreneuriat : le mot est en vogue
mais l’envie d’y aller est-elle d’actualité chez les jeunes ?
La cause de cet engouement pour la
création d’entreprise, c’est une multiplication de facteurs. Premièrement,
lorsque l’on parle aujourd’hui des jeunes en France c’est souvent pour évoquer
un problème : 23 % d’entre eux sont au chômage en 2014 d’après l’OCDE. Face à
ce constat, le Gouvernement voit dans l’entrepreneuriat une porte de sortie
salutaire, pour l’emploi des jeunes générations comme pour la reprise de la
croissance en créant le statut « étudiant-entrepreneur ». Désormais, depuis le 15
septembre 2014 les étudiants et jeunes diplômés qui souhaitent créer leur
entreprise peuvent profiter de ce nouveau statut pour les aider dans leurs
démarches et continuer de bénéficier de leurs avantages sociaux étudiants.
Mais voilà, dans la réalité, d’après le
rapport du groupe de travail sur la diffusion de l’esprit d’entreprendre auprès
des jeunes (Assises de l’entrepreneuriat 2013) « seulement 15 % des créateurs
entreprennent à la sortie de leurs études ». Crise économique, manque de
liquidés, inexpérience professionnelle, peur de l’échec, méconnaissance de
l’écosystème entrepreneurial… à ces nombreux freins s’ajoutent la pression
familiale et amicale qui dissuaderait 88 % d’entre eux.
Une série de mesures susceptibles de
dynamiser l’entrepreneuriat chez les jeunes
En favorisant la promotion des valeurs
telles que l’audace, la créativité, la responsabilité, la solidarité, la
persévérance, la confiance en soi et l’initiative, nous contribuons
incontestablement à l’enrichissement de l’individu et de la collectivité. Fort
de ce constat une série de mesures sont susceptibles de favoriser
l’entrepreneuriat chez les jeunes :
1) L'accès aux micro-crédits
L’Adie avec le soutien du réseau des
Banques Populaires, également très engagé dans l’entrepreneuriat des jeunes, a
lancé un fonds de prêts d’honneur. L'objectif à terme de ce fonds est de
permettre à 1 000 jeunes chaque année dont un tiers de jeunes des quartiers
prioritaires de bénéficier de « quasi fonds-propres » (prêts sans intérêt) en
complément du microcrédit pour financer la création ou le développement de
leurs entreprises. Ces prêts d’un montant maximum de 5 000 euros sont réservés
aux jeunes de moins de 32 ans les plus en difficulté : demandeurs d'emploi non
indemnisés et/ou allocataires d'un minimum social et porteurs de projets dont
le besoin de financement est inférieur à 10 000 €.
2) L'accès à des services d’appui et à de
la formation
Les jeunes entrepreneurs nécessitent en
plus d’un accès au crédit d’un bagage sur la culture d’entreprise qui comprend
un certain nombre de techniques et de savoir-faire. Accompagnement individuel,
accès facilité à des financements adaptés, modules de formation collective :
l’Adie a lancé CréaJeunes permettant un accompagnement par des professionnels,
un suivi post-création de 18 mois et une immersion en entreprise.
Un choix politique : lancement du Statut
"Etudiant entrepreneur" mis en place dès la rentrée universitaire
2014. Destiné principalement aux jeunes bacheliers, étudiants, diplômés de
moins de 28 ans, ce statut national offre un cadre protecteur et incitatif aux
étudiants et jeunes diplômés qui désirent se lancer dans la création
d'entreprise.
Le financement et la recherche sur le
développement de l’entreprise par des jeunes. Peu d’études existent afin
d’avoir une idée plus précise des besoins et du vécu des jeunes qui optent pour
l’entrepreneuriat. Une étude menée en 2012 par la chaire Banques Populaires
d’Audencia Nantes menée auprès de micro-entrepreneurs présentait notamment une
typologie d’entrepreneurs intitulé « les jeunes passionnés » décrivant de façon
précise cette population sur le plan : comportemental, de la gestion d’une
micro-entreprise, du vécu de la création et du rapport à la microfinance. Cette
étude a permis de mettre en lumière les stratégies mises en œuvre par les
micro-entrepreneurs qui souhaitent avoir une vie professionnelle dans un marché
du travail où ils ne trouvent pas nécessairement de place en tant que salariés.
Même si un jeune créateur d’entreprise
manque logiquement d’expérience, de moyens et de contacts, être jeune est
également un atout pour un entrepreneur. La jeunesse c’est : la créativité, la
prise de risques, la maîtrise de la communication moderne. Le développement de
l’entrepreneuriat individuel et collectif, dans un contexte européen de hausse
du chômage notamment chez les jeunes, revêt donc une importance capitale pour
l’avenir de la France afin d’assurer l’épanouissement personnel de chacun, la
création de nouveaux emplois et la vitalité économique de notre société.
Solutions pour promouvoir
l’entrepreneuriat chez les jeunes
Êtes-vous jeune, audacieux et à la
recherche d’emploi ?
Vous allez découvrir dans cette page des
solutions vous permettant de créer votre entreprise. Ces solutions se résument
avec les deux points suivants : le bannissement de l’autocensure et l’accès aux
micro-crédits.
Promouvoir l’entrepreneuriat, solution au
chômage des jeunes
La jeunesse témoigne d’un dividende
croissant pour l’entrepreneuriat. Les pouvoirs publics en sont conscients et
soutiennent cela fermement, notamment en direction des demandeurs d’emploi.
Toutefois, promouvoir l’entrepreneuriat, processus compliqué et audacieux, tel
un remède au chômage des jeunes, est-il précautionneux ?
En vue d’alimenter cette idée, il faudra
alors étudier de plus près la nature des intentions entrepreneuriales déclarées
par les jeunes et examiner leur éventuel accomplissement. Pour cela, il
convient de vérifier si les jeunes ont les capacités d’entreprendre, même en
étant peu compétents et peu exercés. Il convient également de voir les freins à
leur création d’entreprise, tout en sachant que l’obstacle au souhait
d’entreprendre est l’autocensure, principalement jointe à un manque de
confiance en soi. Il faudra donc notamment bannir l’autocensure et oser accéder
aux micro-crédits pour pouvoir, avant tout, créer son entreprise.
Bannir l’autocensure
Il existe beaucoup de missions locales,
c’est-à-dire de structures qui s’engagent à l’insertion des jeunes âgés de
moins de 25 ans. Celles-ci mettent en avant un accompagnement à
l’entrepreneuriat (60 %) qui est habituellement réalisé par des organisations
spécialisées (Agence Guinéenne pour Promotion de l’Emploi (AGUPE) et Agence
pour la Promotion de l’Investissement Privé (APIP)).
Pourtant, il n’y a pas beaucoup de jeunes
qui en tirent profit étant donné qu’il est inaccoutumé de voir ceux qui
affirment auprès de leurs conseillers mission locale avoir un projet de
création. Créer son entreprise n’est donc pas enthousiasmant ?
La réponse est pourtant « non ». En
effet, une enquête a été menée auprès des jeunes venant de 10 collectivités
locales et celle-ci a montré le contraire car 43 % des jeunes interrogés ont
déjà pensé créer leur association ou entreprise. Pourtant, 18 % uniquement ont
avoué cela à leurs conseillers. L’autocensure montrée par cette étude demeure
être explicable par deux facteurs. Premièrement, les jeunes ont un manque de
confiance en eux et ils n’ont pas assez confiance également en leurs projets,
pour partager le sujet à leurs conseillers.
Deuxièmement, ils voient la mission
locale comme un secteur consacré seulement à la formation et à l’emploi, et non
à la création d’entreprise qui s’avère être un « effet miroir » du chemin que
les pouvoirs publics ont donné aux missions locales cette dernière décennie.
Accéder aux micro-crédits
Notons également que dans tous les pays
africains aujourd’hui, un dispositif d’accompagnement des initiatives
entrepreneuriales est mis en place par les Etats et leurs gouvernements
respectifs et qui se matérialise par le système de micro-crédits ouvert en
partenariat avec les réseaux de Banques. Nous espérons que les lignes crédits
alimentant le fonds de prêts d’honneur soient ouvertes dans tous les pays
africains, en vue de permettre aux jeunes dont 1/3 des jeunes des quartiers
prioritaires de tirer profit de prêts sans intérêt, pour compléter le
micro-crédit destiné à financer la création ou le déploiement de leurs
entreprises. Cette solution pour promouvoir l’entrepreneuriat chez les jeunes
va donc permettre à ces derniers de créer leurs entreprises plus facilement.
Comment obtenir le statut entrepreneur ?
Le statut entrepreneur permet aux jeunes
diplômés ou non de créer un projet entrepreneurial dans un écosystème
entrepreneurial prometteur.
Les formations auxiliaires «développement
personnel» accompagnent ce statut. Grâce à lui, le jeune pourra bien
opérationnaliser son projet, avec plus de visibilité et de sécurité. Mais
comment accéder au statut entrepreneur ?
Comment accéder au statut entrepreneur ?
Le statut entrepreneur est destiné, en
priorité, aux jeunes âgés de moins de 28 ans (âge limite pour jouir du statut
social d’entrepreneur). Pour inscrire son nom dans l’agenda des jeunes
entrepreneurs, l’unique condition de diplôme requis est l’engagement ou bien le
leadership. Le statut entrepreneur est accordé à une personne au regard de ses
qualités, de son projet entrepreneurial et de la réalité. Pour les institutions en charge de l’emploi
et en République de Guinée notamment, ce sont l’Agence Guinéenne pour la
Promotion de l’Emploi (AGUIPE) et l’Agence pour Promotion de l’Investissement
Privé (APIP) qui s’occupent de l’instruction des demandes. Ces agences sont
composées de partenaires publics et privés, d’institutions internationales,...
Le statut s’ouvre aux jeunes en cours
d’études ou non
Quelle que soit la démarche
entrepreneuriale (avec reprise d’entreprise ou création d’activités,
technologique ou non, novatrice ou non, à but social et/ou économique,
collective ou individuelle), désormais, les jeunes ayant le désir de construire
le parcours les menant à la mise en œuvre de leurs projets, peuvent le faire.
Peuvent bénéficier du Statut National Jeune Entrepreneur, les jeunes porteurs
de projet de création d’entreprise. En fonction du profil du porteur du projet
et du projet en question, les agences spécialisées et susmentionnées vont
estimer si l’inscription au programme « jeune-entrepreneur » est nécessaire ou
non. Ce programme fait bénéficier d’avantages et droits grâce auxquels le jeune
pourra mener à bien son projet, avec plus de visibilité et de sécurité.
Quels sont les avantages du statut ?
Le Statut National Entrepreneur permet
d’accéder à des prestations octroyées dans le cadre de l’entrepreneuriat.
Celles-ci regroupent la possibilité de signer un Contrat d’Appui d’Entreprise
(CAPE) avec un autre partenaire pôle ou encore avec une Coopérative d’activité
ou d’emploi (CAE), l’accès à l’espace entrepreneurial ou d’un partenaire, en
vue de favoriser la mise en relation des jeunes entrepreneurs dans leur
diversité, et des associés praticiens du système de réseautage.
L’accompagnement par un mentor et un référent n’appartenant pas au système de
réseautage (réseaux de financement et d’accompagnement, entrepreneur) fait
également partie des prestations à bénéficier.
Avantages de l’entrepreneuriat jeune
L’entrepreneuriat jeune constitue une
solution au chômage des jeunes diplômés qui n’arrivent pas à décrocher un
travail. Non seulement le jeune entrepreneur trouve un travail mais il crée des
emplois pour d’autres jeunes. Ça allègera les pressions sur le marché de
l’emploi et diminuera le chômage.
L’importance des dispositifs
d’accompagnement
Le jeune entrepreneur étant novice dans
l’entreprenariat, la nécessité de l’accompagner est impérative afin qu’il
réussisse à démarrer. C’est ainsi que des dispositifs d’accompagnement pour le
former, le guider dans ce périple entrepreneurial.
Enraciner la culture de l’entrepreneuriat
Les jeunes diplômés sont les premiers
concernés par l’entrepreneuriat. Leur transmettre cette culture est crucial car
il en va de leur avenir et de l’économie du pays. La richesse d’une nation
réside dans le tissu d’entreprises qu’elle possède.
COVID-19 et la problématique de
l’entrepreneuriat en Afrique
Selon l’Organisation Internationale du
Travail (OIT), la baisse du temps de travail au deuxième trimestre 2020
devrait être nettement pire que prévu. Les estimations de l’OIT révèlent qu’à
l’échelle mondiale, le premier mois de la crise a abouti à une baisse des
revenus des travailleurs informels de 60%. La baisse attendue en Afrique est la
plus forte, 81%. En effet, la croissance africaine est fortement ralentie,
particulièrement dans l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de
l’Ouest (UEMOA), zone dynamique de la région. La demande extérieure est en
berne, les chaînes d’approvisionnement sous tension, et les productions
nationales ralenties. En outre conséquences, la lutte contre l’employabilité
s’annonce longue et difficile. En Afrique de l’Ouest où l’emploi informel
représente 92,4% de l’emploi global, tous secteurs confondus, l’impact de cette
crise sanitaire sera encore plus fort à cause des différentes mesures
sanitaires prises par les gouvernements mettant à mal ce secteur. On le sait,
les crises ont un impact plus négatif sur les populations les plus vulnérables
et la COVID-19 ne sera pas une exception. Déjà confrontés au défi mondial du
sous-emploi, les jeunes, et en particulier les jeunes femmes sont en première
ligne de cette crise sanitaire mondiale dont les répercussions financières,
économiques et sociales s’annoncent sans précédent.
Comment les jeunes font-ils face ?
Comment engager les jeunes dans la gestion de la crise et dans la préparation
de l’après? Bien qu’un soutien financier à court terme soit nécessaire, les
différents niveaux d’impact et une stratégie à long terme devraient être pris en
considération.
La pandémie COVID-19 a eu un impact sur
presque tous les aspects du paysage économique et commercial de l’Afrique et a
redessiné les perspectives de croissance à travers le continent. Chez les
jeunes qui étaient en passe de trouver un emploi, ceux-ci voient ce processus
suspendu jusqu’à nouvel ordre et cela souvent sans informations aucunes de
leurs potentiels employeurs. Gérer cette crise est la priorité dira-t-on. “Etant
dans un processus de recrutement déjà bien engagé et étant sur le point de
conclure, cette crise contribue à rallonger ma période d’inactivité. Mes
chances de rentrer dans la vie professionnelle sont reportées à je ne sais
quand. ” Constate-je amèrement, jeune diplômé guinéen en quête d'une
première expérience professionnelle. En outre, ce sont encore les jeunes dans
les entreprises qui, du fait de COVID, sont susceptibles de perdre leur emploi
en premier car jugés moins expérimentés. Les stages ou contrats à durée
déterminée ont de fortes chances de ne pas être renouvelés. Par ailleurs, bon
nombre de jeunes s’étant lancés dans l’aventure entrepreneuriale auront
également du mal à survivre à la crise et cela pour plusieurs raisons telles
que le manque d’organisation, d'expérience face à la gestion de crise, mais
aussi de ressources financières. Il est
nécessaire de créer des occasions pour les jeunes, d’identifier des solutions
aux problèmes communautaires liés à la COVID-19. En Afrique de l’Ouest, plus de
trois jeunes sur quatre travaillent dans le secteur informel. Ils travaillent
dans le secteur agricole par exemple, ou ont des magasins sur des marchés.
L’incitation à rester à la maison a de lourdes conséquences sur les
propriétaires de ces échoppes pour qui il est désormais difficile de joindre
les deux bouts. Comment expliquer le confinement lorsque le travail quotidien
est le seul moyen de subvenir à ses besoins et ceux de sa famille ? Il est important de mobiliser les réseaux de
jeunes pour informer, co-concevoir et
soutenir la réponse de COVID-19 via les réseaux sociaux, les associations des
jeunes, et la communication locale au sein des communautés.
La décision de nombreux pays de fermer
les magasins considérés non essentiels, d’inciter les gens au télétravail, de
considérablement réduire les déplacements des populations, ainsi que
l’instauration de couvre-feu et de confinements partiels ou totaux a eu un
effet démoralisant chez la population, en particulier chez les jeunes. En plus
d’affecter leur vie professionnelle, leur vie sociale est également mise à rude
épreuve car ceux-ci ne peuvent plus se rendre dans leurs lieux de sociabilité
habituels. Tout est momentanément à l’arrêt.
L’heure est à la confusion et au stress
pour la plupart, mais plus que jamais les jeunes font preuve de résilience. Ils
font face et réagissent au virus par l’innovation à impact social.
En effet, de nombreux jeunes travailleurs
et entrepreneurs ont choisi de voir le verre à moitié plein et de se
positionner comme acteurs du changement, le confinement ne freinant ni
l’imagination ni la réflexion. Plusieurs applications numériques créées et
nombreux groupes, pages et hastags ouverts sur les réseaux sociaux pour le
partage d’informations et d’échange d’expériences. Parmi leurs fonctionnalités,
l’on retrouve entre autres, la possibilité de s'auto-diagnostiquer au regard
des symptômes que l'on présente, de suivre l'évolution de la maladie à travers
le monde et s'informer sur les précautions à prendre pour se protéger. Ces
applications permettent également aux utilisateurs de demander une assistance par
géolocalisation, offrent une cartographie des zones infectées et identifient
les points d’approvisionnement en produits de première nécessité, les solutions
d’e-learning ou de télétravail disponibles. L’ensemble de ces dispositifs
constituent une base de données alimentée essentiellement par les jeunes.
Le secteur de la mode n’est pas resté en
marge de ces efforts de lutte contre le Coronavirus. Plusieurs jeunes tailleurs
et couturiers dont l’activité a été très ralentie ont su repositionner leur
activité en se lançant dans la création de masques devenus obligatoires dans
les lieux publics à Conakry, en République de Guinée mais aussi à Abidjan, en
Côte d’Ivoire depuis le mois d’avril 2020. Ces jeunes ont su trouver preneurs
et varier leurs points de distribution : sociétés, pharmacies, boulangeries,
traiteurs, particuliers, ou même associations qui les redistribuent aux plus
démunis. C’est le cas de la marque Guinéenne, Meugui qui a saisi cette
opportunité pour s’adapter. “J’avais anticipé la demande des masques parce que
je savais qu’il y aurait un pic, tout comme ce qui se passe actuellement. Notre
activité de création de masques nous permet de garder notre personnel et payer
les charges fixes” affirme Morciré SAVANE,
fondateur de la marque.
Dans la même veine est née la startup
COVID-19 Youth Task Force Guinea, fruit de la collaboration entre des
entrepreneurs et artisans guinéens qui ont décidé de fabriquer des masques en
tissus aux normes définies par le CHU Donka. Pour s’assurer de leur efficacité,
en tant que fondateur de COVID-19 Youth Task Force Guinea j’explique qu’un test
a été mis au point: « On actionne un briquet devant chaque masque, puis on
souffle. Si la flamme ne s’éteint pas, cela montre que l’air ne traverse pas le
tissu. Le virus a dès lors peu de chances de s’incruster dans le tissu ».
J’ajoute que les commandes de masques se font à travers un numéro WhatsApp mis
à disposition et pour limiter les contacts et les déplacements, ceux-ci sont
livrés à domicile.
Un autre bel exemple d’innovation est
celui du concept de lave-mains automatique, imaginé et concrétisé par
l’entreprise Jatropha, une entreprise guinéenne. La particularité de cet
appareil est qu'il fonctionne avec l'énergie solaire, rendant son utilisation
totalement autonome et durable. Prochaine étape espérée par l’entreprise : des
partenariats avec des entreprises, des gouvernements et des communes pour
augmenter leur volume de production.
Les services de livraison sont également
très prisés en cette période. Morciré SAVANE fondateur de l’entreprise Meugui,
une marketplace qui connecte les livreurs aux commerces locaux afin d’optimiser
la livraison aux derniers kilomètres dans les pays en développement. Il
explique que sa plateforme a dû faire preuve de créativité et d’empathie et aussi
rapidement s’adapter aux nouvelles donnes qu’impose la crise: livraisons sans
contacts avec le strict respect des gestes barrières.
Masques, lave-mains, services de
livraison à domicile, applications; l’adaptation de certaines activités ou la
création de nouveaux services, s’est annoncée lucrative et contribue fortement
à la survie de nombreuses entreprises et à la santé de la communauté.
Les pensées sont généralement pessimistes
s’agissant de l’Afrique. Cependant le potentiel est là. Face à ces réflexions,
l’Afrique doit rester mobilisée. Elle a besoin de solutions propres à son
contexte et montre déjà sa capacité à se réinventer. « Les Africains doivent
occuper le terrain et devenir des acteurs de premier plan du développement du
continent. Des parties prenantes comme le secteur privé et les milieux
académiques doivent s’impliquer davantage pour le développement durable», a
dit Madame Ahunna Eziakonwa, Sous-secrétaire Générale Adjointe et
Directrice du bureau régional pour l’Afrique du PNUD.
En cela, les jeunes constituent un
véritable atout pour l’Afrique et doivent être mis à contribution de façon
significative dans le développement d’interventions sanitaires, économiques et
sociales en réponse à la COVID-19. Par ailleurs, Le secteur privé a un rôle
primordial à jouer dans cette guerre sanitaire contre la COVID-19. C’est le
moment d’accompagner ces jeunes dans le renforcement de leurs capacités. A ce
sujet, beaucoup de formations, ou d’outils en tout genre sont mis en ligne et
offerts gratuitement. Il faut également les aider à être autonomes, à innover
et à apporter des solutions au monde dans lequel ils souhaitent vivre. Cela
peut se faire par la mise en place par exemple de partenariats solides avec les
start-ups afin de maximiser l’impact des solutions innovantes naissantes. « Le secteur privé a un rôle majeur à
jouer, car nous pouvons très rapidement nous mobiliser pour mettre nos actifs
et notre expertise en service », affirme Rob Shuter, président de
MTN.
La reprise va être lente, très lente.
L’avenir s’annonce difficile mais la sortie de la crise se fera … ensemble.
Beaucoup d'initiatives positives émergent, il est plus que jamais nécessaire de
collaborer et de se coordonner afin de venir à bout de cette pandémie. Il
existe de nombreuses opportunités afin de mettre à profit cette période
difficile pour innover, renforcer ses capacités, se préparer et se préparer à
rebondir après la fin de la pandémie. De nombreuses initiatives positives
émergent, il est plus que jamais nécessaire de collaborer et de se coordonner.
Le monde d'après sera très différent et notre travail collectif maintenant,
ensemble, peut aider à le façonner pour de bon.
Obstacles au développement de
l’entrepreneuriat en Afrique
Parmi les autres grands obstacles au
développement de l’entrepreneuriat en Afrique on trouve notamment : le
faible niveau d’études et de formation aux compétences entrepreneuriales et le
manque d’accès aux informations particulièrement pertinentes pour les activités
entrepreneuriales. En Afrique, les propriétaires-gérants ont besoin d’être
davantage formés aux principes de la création et de la conduite d’une
entreprise.
Lors d’une expérience de formation au
management qui s’est déroulée dans des pôles d’activité entrepreneuriale en
République de Guinée (salon des entrepreneurs, hackathon communication à la
bluezone de Dixinn, Bootcamp de AFD à l’ANAFIC,…), les responsables de cette
formation ont constaté que les propriétaires des entreprises implantées dans ces zones
ne participaient pas à la tenue
des comptes, à
l’organisation des dossiers de l’entreprise, au marketing ou à d’autres
activités managériales essentielles, ce qui compromet fortement la croissance
des entreprises et, par conséquent, celle
du secteur privé en Afrique. De même, l’accès à l’information constitue
aussi un problème pour les propriétaires-gérants d’entreprises en Afrique et
dans d’autres régions en développement. Il arrive, par exemple, que des
propriétaires potentiels ne
connaissent pas toutes
les démarches nécessaires
pour créer une entreprise, ou ne savent pas quelles sont
les autorités compétentes.
En Afrique, il se pourrait également que
certains propriétaires-gérants ne sachent pas non plus qu’il existe des
programmes publics qui peuvent les aider à améliorer la productivité de leur
entreprise. Une étude menée en 2016 par les étudiants de sociologie de
l’Université Libre de Guinée montre que les jeunes chefs d’entreprise en
devenir se heurtent aux mêmes difficultés que tous les autres entrepreneurs.
Cette étude révèle également que ces obstacles peuvent être de nature sociale
ou culturelle et concernent notamment : ne pas être pris au sérieux par
ses collègues ou ses interlocuteurs commerciaux, faire l’objet de
discrimination du fait de son âge de la part de ses fournisseurs ou de ses
clients, faire l’objet de discrimination du fait de son âge de la part des
institutions ou des pouvoirs publics et ne pas recevoir le soutien de sa
famille ou de ses amis.
De même, une enquête menée par (Ernst
and Young, 2013) auprès de plus de 1 500 entrepreneurs dans des pays
développés et des pays en développement confirme que les jeunes chefs
d’entreprise rencontrent de sérieux obstacles d’ordre culturel et montre, en
particulier, que le statut d’entrepreneur n’est pas suffisamment reconnu et que
l’échec doit être mieux toléré par la société. Cette enquête met aussi en
évidence l’ampleur des obstacles financiers, éducationnels et réglementaires, puisque la majorité des
jeunes entrepreneurs interrogés avaient besoin d’aide pour accéder à un
financement (73 %), ne disposaient pas de sources de crédit innovantes (49%),
souhaitaient des incitations fiscales plus importantes (41%) et souhaitaient
vivement un allégement du fardeau
réglementaire imposé par les pouvoirs publics (29%).
5. Recommandations
En nous basant sur les obstacles liés à
l’activité entrepreneuriale en Afrique, les décideurs peuvent :
1. Mettre en place des politiques visant
à renforcer l’entreprenariat des jeunes en Afrique en privilégiant la
création d’école entrepreneuriale au
détriment des écoles d’enseignement général qui
n’apporte aucune valeur ajoutée à l’économie.
2. Mettre en place d’un fond pour
accompagner les jeunes qui désire entreprendre ainsi que la mise en place d’un
organe de suivi des jeunes entrepreneurs et des formations continues offert à
ces jeunes permettrait de juguler le problème
de chômage des jeunes et aussi limiterait le déplacement des jeunes vers un emploi meilleur hors de leurs
pays qui leur coûte parfois leur vie.
3. Eduquer la société et notamment les
parents à la culture entrepreneuriale car souvent peu informés des
exigences et des
perspectives de l’entrepreneuriat, ces
derniers n’encouragent pas
les activités entrepreneuriales
des jeunes et t même parfois les perçoivent de manière négative.
4. Réduire les formalités administratives
de création d’entreprise qui sont lourdes en Afrique en diminuant les coûts de
démarrage et le capital minimum obligatoire
5. Informer les jeunes qui ont ou qui
désirent créer leur entreprise sur toutes les formalités à remplir et sur
l’existence des programmes publics dédiés à
l’amélioration de la productivité
de leur entreprise car des propriétaires
potentiels ne connaissent pas toutes les démarches nécessaires pour créer une
entreprise et d’autres ne savent pas non plus qu’il existe des programmes publics qui peuvent les aider
à améliorer la productivité de leur
entreprise. Par exemple, les gouvernants peuvent par l’entremise des réseaux GSM envoyé des messages pour informer
les populations.
6. Conclusion
Le chômage des jeunes requiert d’une
importance capitale pour les gouvernants du monde entier car toute nation qui
veut se développer a besoin de sa jeunesse. L’Afrique dispose d’une forte main
d’œuvre jeune qui si elle n’est intégrée dans la vie économique pourrait à
terme constituer une source d’insécurité pour elle. Le printemps arabe
et les activités de terrorisme
en sont une illustration. Ainsi, pour tenter
de juguler le problème de
chômage des jeunes,
la solution proposée
par les gouvernements
et les organisations internationales pour réduire le
chômage des jeunes est la promotion de l'entrepreneuriat. C’est justement dans
ce cadre que le présent papier s’inscrit en se proposant d’étudier les enjeux
et défis de jeunesse africaine face à l’entreprenariat. L’étude a montré que
malgré l’avancée qu’a connu l’entreprenariat en Afrique, les jeunes qui désirent entreprendre ou qui
sont déjà chef d’entreprise rencontrent encore de
nombreuses difficultés. Ces
dernières concernent notamment
l’attitude de la société à l’égard de
l’entrepreneuriat, le manque
de compétences, l’insuffisance de la formation
à l’esprit d’entreprise,
le manque d’expérience professionnelle, l’absence de
fonds propres, l’absence de contacts et barrières inhérentes au marché, les
formalités sont plus lourdes et plus longues,
le coût de démarrage, le capital minimum obligatoire et le manque d’accès aux informations
particulièrement pertinentes pour les activités entrepreneuriales. Dans ces
conditions, il urge que les gouvernants africains mettent en place des
politiques pour renforcer davantage les activités entrepreneuriales des jeunes
afin de réduire le chômage.
Entrepreneuriat
des jeunes et des femmes en Afrique : plus d’engagement pour le développement
L’intégration
économique des jeunes et des femmes est désormais essentielle en Afrique. Selon
les données des institutions des Nations Unies, le continent dispose de
la population la plus jeune au monde avec plus de 200 millions âgés de 15 à 24
ans. D’après la Banque mondiale, cette tranche de la population représente 60%
de la masse des chômeurs africains et au bureau international du travail (BIT),
on indique que les jeunes sont trois fois plus susceptibles d’être au chômage
que les adultes et sont souvent exposés à des emplois de qualité inférieure.
Les femmes, près de 52% de la population africaine, sont plus durement touchées
avec près de 80% occupant un emploi précaire. Néanmoins, un rapport (2018) du
cabinet Rolland Berger sur l’entrepreneuriat féminin indique que c’est en
Afrique que le taux d’activité entrepreneuriale (TEA) des femmes est le
plus élevé au monde. Ce constat pousse à développer encore plus un certain
nombre de programmes autour des concepts d’autonomisation et d’employabilité.
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Mohamed Lamine KABA Sociologue de formation spécialisé en organisations.
Etudiant-Chercheur Associé. Leader, dynamique et activiste.
Coordinateur National de Youth Action Hub Guinea.
Je suis à votre entière disposition pour toutes suggestions et amendements relatifs à la qualité de mes articles,mes Atlas,mes rapports d'études et recherches scientifiques, mes romans et autres livres de n'importe quelle nature que ce soit.
Alors, à présent, que puisse-je faire pour vous ?